Appel de Nice du 9 Décembre 2007 Coordination nationale étudiante

Publié le par AL

 Appel de Nice du 9 Décembre 2007
Coordination nationale étudiante


Nous, représentant(e)s de 23 délegations d’universités mobilisées,
réuni(e)s en coordination nationale les 8 et 9 decembre 2007, lançons
l’appel suivant. Après plus de 7 semaines de mobilisation, la lutte contre
la LRU continue dans les universités et les lycées. Nous sommes toujours
des centaines de milliers à refuser la logique de la LRU : étudiant(e)s,
chercheur(se)s, enseignant(e)s, personnels IATOSS, BIATOSS,
lycéen(ne)s.... Plus de la majorité des universités, et de plus en plus de
lycées sont toujours en lutte.

Le gouvernement répond à notre mouvement par deux moyens : des prétendues
« avancées », et la répression. Les annonces du gouvernement ne répondent
en rien à nos revendications. La circulaire devant être rédigée pour
rétablir un cadre national pour l’intitulé des diplômes ne permettra pas
reéllement de corriger la désharmonisation du contenu des diplômes qu’a
créé la réforme LMD. L’augmentation des bourses de 7,2 % (260 euros /an)
et l’accès aux bourses pour 100 000 étudiant(e)s ne résolvent en rien le
problème de leur précarité : plus de la moitié des 2 millions
d’étudiant(e)s seront toujours contraint(e)s de se salarier ! La rédaction
d’une circulaire contre la sélection à l’entrée de l’université n’est que
de la poudre aux yeux : de nombreuses universités et de nombreuses
filières sont déjà selectives, et ce phénomène est largement encouragé par
la loi LRU. Enfin, l’annonce d’une hausse du budget de l’enseignement
supérieur de 5 milliards d’euros a toutes les chances d’être un cadeau
empoisonné. D’abord parce qu’il n’y a aucune garantie sur l’attribution de
ces crédits : ils seront répartis en priorité aux « universités d’élite »
et formations professionalisantes, ce qui est un renforcement des
inégalités et de la logique de la LRU. Ensuite, parce que l’origine de ces
crédits est inacceptable : soit des crédits d’impôts pour les entreprises
(c’est-à-dire une réduction du budget de l’Etat et une forme de
financement privé), soit la privatisation de 3 % d’EDF (c’est-à-dire
déshabiller un service public pour en habiller un autre...).

Ces annonces ne représentent donc certainement pas des « avancées
suffisantes pour arréter le mouvement », comme le prétendent certains. On
peut constater au contraire que notre lutte oblige le gouvernement à faire
semblant de répondre à nos préoccupations... de façon superficielle et
dérisoire pour l’instant. En amplifiant la lutte, nous pouvons le faire
reculer ! Nous nous battrons jusqu’à l’obtention de nos revendications,
principalement l’abrogation de la LRU, qui démeure malgré tout dans son
intégralité : encouragement du financement privé, contrôle des
entreprises- « bailleurs de fonds » sur le contenu des diplômes, pouvoirs
exhorbitants des président(e)s d’ universités, précarisation des
enseignant(e)s-chercheurs et personnels, sélection à l’entrée de
l’université, mécanisme poussant à terme à l’augmentation des frais
d’inscription...

Derrière les effet d’annonce du gouvernement se développe une répression
sans précédent. Fermetures admnistratives, interventions de la police, de
la BAC, des CRS , des Gardes mobiles, de vigiles, procès contre les
lycéen(ne)s et étudiant(e)s mobilisé(e)s se généralisent. L’objectif de
leurs opérations toujours plus violentes est d’intimider et de
criminaliser tous ceux et celles qui se mobilisent, pour les isoler et
briser le mouvement . Nous exigeons le retrait de toutes les forces de
répression qui occupent les universités, ainsi que la démission de tous
les présidents d’universités qui y ont fait appel.

Nous entrons dans une nouvelle phase du mouvement : une lutte sur la
durée. Le mouvement cherche partout les meilleures formes por continuer la
construction du rapport de force. Notre priorité est de convaincre
toujours plus d’étudiant(e)s de se mobiliser et d’être actifs dans le
mouvement contre la LRU. Cela passe par des manifestations et actions
massives, pour nous faire entendre et montrer notre force. Cela passe
aussi par maintenir des cadres pour les étudiants mobilisés, et des
Assemblées Générales nombreuses, seuls organes souverains et
représentatifs du mouvement. Nous appelons l’ensemble de la communauté
universitaire (étudiants, enseignants-chercheurs, personnels IATOSS...) à
mener la lutte à nos côtés.

Nous pensons toujours que le blocage, c’est-à-dire les piquets de grève,
est le moyen le plus efficace pour permettre à tous de participer, sans la
pression des absences en cours et de la suppression des bourses. Chaque
fac doit trouver les modalités de lutte les plus en phase avec la réalité
locale. Le mouvement ne s’arretera pas.

Nous rappellons que la lutte contre la LRU s’inscrit dans un contexte plus
global de casse des services publics et des acquis sociaux. Les
résistances se multiplient contre ce projet de régression sociale. Nous
manifestons toujours notre soutien à tous les secteurs mobilisés, et
appellons donc à poursuivre la convergence des luttes avec : les
cheminot(e)s, les salarié(e)s d’EDF et GDF, les enseignant(e)s et
lycéen(ne)s des lycées pro, les jeunes en lutte, les salarié(e)s de la
grande distribution...

Forts du succès de la dernière journée nationale de mobilisation
du jeudi
6 decembre, nous appellons :

mardi 11 décembre, à une journée nationale d’action interprofessionnelle,
symbolique et groupée

jeudi 13 decembre, à une journée nationale de manifestation pour converger
avec l’appel à la grève des salarié(e)s de la SNCF

samedi 15 décembre, à une journée de manifestation avec actions de
débrayages économiques
 
La prochaine coordination aura lieu à Toulouse III, le samedi 15 et le
dimanche 16 Décembre.

Publié dans Lutte en cours

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